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Santé Les alcoologues hostiles à un assouplissement de la loi Evin

Les médecins-alcoologues restent hostiles à un assouplissement de la loi Evin pour autoriser la publicité sur le vin, l'une des revendications des viticulteurs en colère qui manifestent mercredi dans plusieurs régions françaises.

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Les professionnels estiment en effet que les campagnes sanitaires de prévention contre l'alcoolisme ont jeté un "climat de suspicion" sur le vin, aggravant la crise de la filière viti-vinicole.

"Je reconnais qu'il y a une crise de la viticulture, mais la profession fait souvent de la désinformation, car la loi actuelle autorise la publicité collective pour le vin", estime le Dr Alain Rigaud, président de l'une des plus importantes associations de prévention de l'alcoolisme.

"La loi Evin permet beaucoup de choses, il n'y a pas besoin de l'assouplir pour communiquer sur la qualité des produits", explique le président de l'Association nationale de prévention en alcoologie et en addictologie (ANPAA), rappelant que la publicité faisant rérérence à des terroirs (vins de Loire, de Bourgogne...) est parfaitement licite.

Le président de l'ANPAA, dans une interview à l'AFP, estime en revanche "dangereux" d'ouvrir les vannes de la publicité sur le vin, une mesure dont profiteraient d'ailleurs surtout selon lui les autre producteurs européens.

"La publicité a comme objectif naturel de favoriser la consommation. Or, on sait en termes statistiques que plus la consommation est importante, plus les conséquences nocives pour une partie de la population sont graves", explique le Dr Rigaud. "Les personnes les plus vulnérables vont trouver dans la publicité la légitimation de l'usage d'un produit", ajoute-t-il.

Les boissons alcoolisées sont responsables de 45 000 décès prématurés par an, dont deux-tiers par le vin. "C'est trois canicules évitables", commente le président de l'ANPAA. "Il y a une différence entre "pas mauvais pour la santé à petites doses" et encourager la consommation de ce produit", ajoute-t-il.

L'association se défend d'être prohibitionniste et reconnait sans problèmes que les risques pour la santé sont minimes à faibles doses. Pour lever toute ambiguïté, elle souhaite que des "repères objectifs" soient donnés au consommateur, indiquant les équivalences en quantité d'alcool pur : autant d'alcool dans un ballon de rouge de 12,5 cl à 12° que dans un baby (3 cl) de whisky à 40° ou un verre de bière de 25 cl à 6°.


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